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L'histoire

Bourgain & Fils

Depuis 1921

Créée en 1921 par Joséphine Bourgain, l’entreprise,  issue d’une forte tradition maritime et de pêche, était déjà implantée dans le quartier de Capécure, à proximité du port où se côtoyaient les ateliers et les habitations.

  Ce n’est qu’après la seconde guerre mondiale et les bombardements successifs du port et des quartiers avoisinants, complètement ravagés, qu’il fut décidé de regrouper les entreprises du monde maritime sur un même espace.

 

C’est ainsi que la zone de Capécure, telle que nous la connaissons aujourd’hui, fut reconstruite.

L’abondance du poisson, après 4 années de guerre, de privation et la forte demande, a permis une reconstruction et une expansion rapide des entreprises qui souhaitaient s’y installer.

  Cette ambiance a permis à Solange et René Bourgain de reprendre le Flambeau familial.

  L’abandon de l’activité « pêche », quelques années plus tard, dans les années 50, permit de  concentrer l’activité sur le saurissage et construire les bases d’une entreprise familiale.

  Le couple, toujours soucieux de l’évolution de l’entreprise et à l’écoute de la clientèle, adopte des conditionnements plus adaptés à des réseaux de distribution, de coopératives et de succursalistes, ancêtres de la distribution moderne.

 

  L’ainé des fils, Jean Luc, vient les rejoindre dans les années 60, consolidant une fois de plus l’édifice. Les années 70 marquent un tournant, en optant pour une des toutes premières cellules de fumaison automatisées qui ne se substituera pas aux cheminées traditionnelles en briques, mais viendra les compléter. Ce nouveau type de fumoir va permettre d’ajouter à la gamme de la saurisserie traditionnelle, le légendaire saumon en provenance d’ALASKA, qui demande une exposition moins longue à la fumée, mais dont la délicatesse de la chair nécessite une maitrise parfaite du process. Un ordinateur relié d’une sonde aux cellules de fumaison permet de programmer les temps et températures de séchage et de fumage.

  Durant cette décennie, la technique du tranchage évoluera et se mécanisera réduisant ainsi la pénibilité de cette tache manuelle. Seules les mains expertes et délicates de jeunes femmes permettent de mettre une feuille de cellophane entre chaque Tranche. Martine, l’épouse de Jean-Luc, rejoindra l’équipe, gérant l’administratif qui se développe au rythme des nouveaux clients. Durant cette période, le conditionnement  sous vide se généralise , aboutissant à la pochette sous vide 200 g, qui supplante le ballotin cello et la boite bois, dans les rayons des supermarchés et points de vente. Les crises successives que connait la pêche du hareng vont considérablement changer la donne, entrainant de nombreuses entreprises à la fermeture.

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Chalutier Le Fladen® dans les années 1950

  L’éloignement des lieux de capture favorisera la congélation pour l’acheminement  et aura pour conséquence, la dessaisonalisation de la fabrication en général, et la fumaison en particulier. La société Bourgain & Fils, dont le logo est un chalutier, franchit avec succès ce périlleux cap, contre vents et marées. Les années 90 seront marquées par la mise aux normes sanitaires, à l’échelon européen.

  Chez Bourgain & Fils, un investissement conséquent est consenti pour répondre à cette exigence. Sandrine et Pascal rejoignent l’entreprise, permettant ainsi à René et à Solange de prendre une retraite bien méritée après toute une vie de labeur, consacrée à l’entreprise familiale.

  Cette transmission trouvera une nouvelle collaboration avec les ainés. Les jeunes dirigeants, issus de la 3ème génération, réussissent le pari de moderniser l’entreprise, franchir le deuxième millénaire et souffler les 90 bougies de la « Vieille Dame ».

  Sandrine et Pascal, co-gérent l’entreprise familiale après le départ en retraite de Jean-Luc  et Martine en septembre 2013.

  L’ambition affichée,  est de maintenir le cap dans la continuité, et d’atteindre les 100 ans de la société en 2021.

  Une restructuration des ateliers et un redéploiement de la stratégie et du développement commercial, seront réalisés avec une équipe restreinte et motivée, afin d’atteindre cet objectif.

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Généalogie de l'entreprise

La société Bourgain & Fils,  dont la date de création remonte à 1921, prend véritablement ses racines à la fin du XIX ème siècle.

C’est Joséphine Lejeune, épouse Bourgain(1891-1938), ma grand mère, qui donne naissance à l’ entreprise de saurisserie . Quelques années plus tard, elle transmettra prématurément le flambeau à son  jeune fils , René,  qui vient de fêter ses 18 ans. C’est à cette époque que  le nom de « Bourgain &  Fils » apparait.

Joséphine Bourgain, décédée à l’âge de 47 ans,  s’est consacrée avec passion et courage à son métier. Métier qui lui vient de son  père, donc mon arrière grand–père, Octave Lejeune.(1866-1941).

  A la fin du  XIX ème siècle, le jeune Octave, issu d’ une famille modeste d’ ouvriers agricoles,  apprend de son père, François Lejeune, l’art de l’osier que nous connaissons sous l’appellation, « vannerie ».

Pour des raisons économiques, il quitte son village natal de Cavron /ST Martin dans la région de Montreuil /mer, pour s’établir dans le boulonnais. Il participera ainsi à sa façon, à ce qu’on nommera plus tard, l’exode rural. Il vit de son art sur le port de Boulogne où il confectionne des paniers en osier qui sont  plus largement utilisés dans le milieu maritime que dans le monde agricole de cette époque.  

L’ambiance de la pêche lui plait  et il s’intéresse rapidement aux techniques de  la salaison et fumaison du hareng, débarquées en grande quantité sur le quai Gambetta. De sa vie antérieure campagnarde, il connaissait quelques rudiments de salaison et fumaison de la viande, et aussi du poisson. C’ était à l’époque, le seul moyen de conserver les aliments. Les moyens modernes de conservation n’existaient pas.

La perspective d’augmenter ses revenus, en est  la principale raison..

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Ils sont  neuf à la maison… De ses 7 enfants, 5 ont exercé ou ont essaimé la passion de ce métier  de saleur-saurisseur.

 

Octave Lejeune junior, l’ainé des fils qui, en collaboration tout d’abord avec son épouse Suzanne  Macquet, puis leurs enfants, Jean Pierre et Rolande, a travaillé de nombreuses années pour la qualité et la renommée de la salaison Suzanne Macquet. Octave Junior, dans une seconde période de sa vie, s’associa pour créer  la société Lejeune Brunel. Georges Lejeune, le second fils d’Octave père, entreprit également ce métier. Le petit Georges était revenu dans le métier après avoir appris la panification où il avait rencontré son épouse. Ils  aidèrent  leur neveu René dans  les périodes difficiles, notamment  lors du décès de Joséphine, mais aussi  pendant la seconde guerre mondiale  et la reconstruction.

 

Mon père en parlait toujours avec une grande admiration. L’oncle Georges était devenu mon « mononcle » .

 

Ainsi, les deux  autres cadets  de ma grand-mère Joséphine , Marcel  Lejeune et Hélene Lassalle Lejeune, sont à l’ origine, par leurs enfants respectifs, des maisons de salaison maritime, Marcel Lejeune, Lejeune Ohier, et Maurice Lassalle. La qualité de leurs  bouffis, kippers, filets de harengs saurs, a entretenu la notoriété du savoir faire boulonnais pendant de nombreuses décennies.

 

Je voulais rendre un hommage solennel à cet aïeul , Octave Lejeune, qui  a produit, ou du moins est à l’ origine , de 7 maisons de salaison maritime Boulonnaises  dans les années 50. Ces oncles,  cousins, et neveux, en exerçant avec passion et courage ce même métier, nous ont montré la voie. Issus du même sang, sans être franchement concurrents,  ils étaient avant tout « confrères ». C’ est ainsi que cet attribut  prend tout son sens dans cette fratrie.

 

De ce fait, en toute humilité, sans prétendre à une quelconque légitimité, nous sommes devenus les  détenteurs de ce savoir ancestral ,issu du patrimoine culinaire boulonnais.

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